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5ème Conférence Internationale des Orchestres de la FIM

Photo: Emma Larsson

Il y a un peu plus d’un mois, l’USDAM était présent à la 5ème Conférence Internationale des Orchestres, à Malmö en Suède. Cette conférence d’envergure était organisée par la Fédération Internationale des Musiciens (FIM) dont l’USDAM est membre fondateur. Lors de cet événement, de nombreuses thématiques ont été traitées, telles que La santé physique et mentale du musicien, L’intimidation et le harcèlement, La prise en compte des enjeux climatiques et bien d’autres encore.  L’USDAM a apporté sa contribution pour deux panels : Construire la solidarité dans l’orchestre et au niveau international : une stratégie syndicale, panel modéré par Beat Santschi, secrétaire central USDAM et également vice-président de la FIM. Jessica Frossard, secrétaire syndicale USDAM et musicienne intermittente a participé au panel : Le musicien freelance dans l’orchestre : même métier, mêmes droits ? où elle a levé le voile sur le fossé existant entre les musiciens et musiciennes intermittents et les employés fixes des orchestres.

En effet, en Suisse, du fait de la courte durée de leurs engagements, les musiciens et musiciennes intermittents atteignent rarement les seuils nécessaires pour l’ouverture de droits aux prestations sociales tels que : arrêt maladie, retraite (LPP), congé maternité. Elle a également présenté les problématiques de deux mesures de protection des femmes enceintes incompatibles avec la nature de la profession de musicienne d’orchestre et créant une discrimination de fait. – La limite supérieure de 85 dB (pression acoustique moyenne pendant 8 heures) et l’interdiction de travailler entre 20 heures et 6 heures du matin pendant les deux derniers mois de grossesse.

« C’est une expérience sans pareil que d’être réunis pour une cause commune et d’aborder des questions essentielles avec des personnes du métier qui vivent des expériences similaires mais avec des ressources et une culture différente, autant au niveau du fonctionnement politique de leur pays que des mentalités quant à la profession et à l’image de chaque société par rapport à la musique de haut niveau, prodiguée au sein des orchestres professionnels des pays représentés par la FIM. Le travail était intense et les échanges fructueux. » Jessica Frossard, secrétaire syndicale USDAM.

 

5e CONFÉRENCE INTERNATIONALE DES ORCHESTRES DE LA FIM
Malmö, 23-26 octobre 2024

CONCLUSIONS

1. Comment moderniser l’orchestre ? Le concept d’orchestre doit-il être revu ? Si oui, comment ? (panel
d’administrateurs)
• Les musiciens et les managers doivent collaborer pour attirer l’attention des décideurs politiques et adapter les orchestres aux attentes de la société, aux nouveaux goûts du public et aux nouvelles technologies.
• La musique classique est une richesse, mais les goûts musicaux de la société ne sont pas uniformes. Nous ne pouvons pas nous permettre de continuer à consacrer toutes nos ressources au répertoire orchestral traditionnel. Les orchestres doivent être créatifs, essayer de nouveaux formats, jouer de nouveaux types de musique, réinventer ce qu’ils offrent au public et toucher davantage de personnes.
• Les dirigeants doivent être ouverts aux idées des musiciens, qui peuvent apporter de l’oxygène aux orchestres. Nous avons besoin de tout le monde à bord.

2. Auditions et recrutement. Comment des procédures de recrutement équitables et transparentes peuvent-elles
aider à améliorer égalité, diversité et inclusion ?
• En Amérique du Nord, les syndicats considèrent les auditions derrière paravent comme la norme et recommandent de laisser celui-ci en place pendant toute la durée du concours. En Allemagne, le paravent est retiré pour le dernière tour afin d’inclure l’adaptabilité sociale des candidats comme critère de sélection.
• Dans certains orchestres ou pays, les candidatures sont filtrées et seule une fraction des candidats est invitée à concourir. Dans d’autres pays, tous les candidats peuvent participer.
• Les syndicats peuvent contribuer à garantir l’équité du processus de recrutement. Dans certains orchestres ou pays, la sélection repose entièrement sur les membres de l’orchestre. En cas d’égalité, le vote du chef d’orchestre ou du manager ne prévaut pas nécessairement.
• La durée de la période d’essai varie d’un mois à deux ans. Dans certains pays, la confirmation du recrutement repose exclusivement sur les membres de l’orchestre à la fin de la période d’essai.
• Des biais peuvent se manifester dans le processus de sélection. Bien que des progrès dans l’équilibre entre les hommes et les femmes aient été réalisés dans de nombreux orchestres, la diversité parmi les candidats et au sein de l’orchestre reste un problème. La recherche de l’excellence n’explique ni ne justifie ce manque de diversité. Il est nécessaire de sensibiliser les jurys de concours aux biais inconscients afin de garantir des décisions plus justes.
• Des collaborations avec les conservatoires et les écoles de musique devraient être développées pour créer des conditions permettant aux orchestres d’offrir davantage de diversité et d’être plus inclusifs.
• La formation au leadership des chefs de section peut contribuer à améliorer l’environnement de travail et la cohésion de la section.
• Les musiciens consacrent un travail et des ressources considérables afin de pouvoir voyager et jouer devant un jury de recrutement. Ils méritent tous le respect et devraient bénéficier du meilleur environnement possible lors du concours.

3. Prise en compte des enjeux environnementaux et climatiques. Les politiques environnementales et leur
effet potentiel sur le travail, l’emploi et les échanges culturels.
• Les efforts visant à préserver la planète pour les générations futures ne doivent pas éclipser le rôle premier des syndicats dans la protection et la promotion des droits des travailleurs.
• Plusieurs orchestres ou groupes d’orchestres ont publié des lignes directrices pour aider à relever le défi du changement climatique. Ces lignes directrices peuvent être une source d’inspiration. Les orchestres ont également un rôle à jouer dans la sensibilisation aux enjeux environnementaux.
• Lorsque l’orchestre n’est pas propriétaire de la salle de concert, il n’a souvent que peu d’influence sur les initiatives de rénovation susceptibles d’aider à réduire l’empreinte carbone du bâtiment.
• Réduire l’empreinte carbone est nécessaire, mais l’adaptation à un climat changeant (températures extrêmes, inondations, incendies) est également essentielle pour assurer aux travailleurs des environnements de travail adéquats.
• Les tournées doivent être rationalisées et une attention particulière doit être portée à la planification. Le nombre et le lieu des représentations sur le lieu de destination doivent être optimisés. Cela peut aider à réduire l’empreinte carbone de l’orchestre par spectateur.
• Le programme de reforestation « Orchestra of Change » à Madagascar et au Brésil (en partenariat avec UNISONO) est un projet concret qui a un impact positif sur les populations locales et l’image des orchestres. https://www.orchester-des-wandels.de/.
• Les initiatives en matière écologique doivent faire l’objet d’études et d’évaluations conjointes par la direction et les musiciens.

4. Intimidation et harcèlement. Comment éliminer l’intimidation et le harcèlement du quotidien de
l’orchestre ?
• Bien que des lois adéquates aient été adoptées dans de nombreux pays, l’intimidation et le harcèlement restent difficiles à éradiquer, en particulier lorsqu’ils touchent des musiciens indépendants qui ont peu de droits en matière d’emploi. Les musiciens supplémentaires, freelance ou en période d’essai sont particulièrement exposés.
• De nombreuses victimes hésitent à signaler les faits par peur de représailles ou pour ne pas incriminer un collègue ou un ami.
• Les employeurs ont le devoir de fournir un lieu de travail sûr, y compris pour les étudiants. Les syndicats ont un rôle à jouer pour garantir la mise en place d’un espace sûr.
• Encourager une culture du respect entre les musiciens d’orchestre, y compris les collègues nouvellement recrutés, peut contribuer à installer un environnement plus favorable.
• Les employeurs sont souvent trop lents à réagir. Sans conséquences immédiates, des transgressions mineures peuvent conduire à des dérapages plus graves. Une communication transparente et une réponse rapide sont essentielles.
• L’ignorance des limites personnelles, l’intimité non sollicitée, les mauvais jugements et d’autres problèmes peuvent être efficacement résolus en formant les musiciens et tous les autres professionnels travaillant dans et avec l’orchestre. Des codes de conduite doivent être élaborés, publiés et mis en avant.
• Les orchestres sont des organisations hiérarchiques. Il peut exister un sentiment d’invulnérabilité chez les solistes, les chefs de pupitre et les chefs d’orchestre. Cela nécessite une attention particulière.
• La direction et les syndicats doivent être prêts à assurer un suivi et à protéger l’emploi des victimes de harcèlement ou d’intimidation.

5. Protéger la santé physique et mentale du musicien. Risques de blessures associés à la surcharge de travail.
Sensibilisation aux problèmes de santé mentale.
• Des efforts importants sont nécessaires pour obtenir la reconnaissance officielle des troubles professionnels spécifiques aux musiciens, notamment la dystonie focale.
• Lorsque nous parlons de santé mentale, nous nous concentrons généralement sur le trac. De nombreuses autres affections psychologiques sont néanmoins présentes. Par exemple, l’exposition au bruit peut provoquer des troubles tels que des acouphènes, une perte auditive ou une hyperacousie, qui peuvent à leur tour déclencher des problèmes psychologiques comme des troubles du sommeil, une dépression nerveuse ou du stress.
• En l’absence de prévention adéquate, des blessures peuvent apparaître et nécessiter des traitements spécifiques dans des centres médicaux spécialisés.
• La pression mentale et le stress étaient autrefois considérés comme des non-problèmes. Aujourd’hui, l’interconnexion entre le corps et l’esprit est mieux reconnue, mais pour progresser, des investissements sont nécessaires.
• Les efforts de productivité ne doivent jamais se faire au détriment de la santé des musiciens. Des grèves et d’autres actions collectives peuvent être nécessaires pour obtenir que les problèmes de santé soient traités de manière adéquate.
• La proportion de musiciens souffrant de problèmes de santé, y compris de santé mentale, est extrêmement élevée par rapport à la plupart des autres professions. Des contrôles médicaux et de bien-être périodiques sont nécessaires.
• La COVID-19 continue de circuler et le « COVID long » a des conséquences désastreuses. Une ventilation adéquate des salles de concert peut contribuer à prévenir ces affections.
• Les musiciens et notamment les indépendants, dont la situation est plus précaire, peuvent avoir du mal à admettre leur vulnérabilité. Tous les musiciens ne travaillent pas à temps plein ou ne bénéficient pas d’avantages sociaux. La stigmatisation peut aggraver la maladie. L’empathie et la gestion humaine sont essentielles. Des ateliers ou des discussions autour d’un café pour mieux se connaître et établir la confiance peuvent aider à développer une empathie plus naturelle sur le lieu de travail.
• Des salles calmes aux abords immédiats de la salle de concert peuvent aider les musiciens à se détendre après une performance exigeante ou bruyante.
• Les blessures physiques et la santé mentale sont souvent liées et peuvent nécessiter d’être traitées ensemble.
• Les musiciens sont responsables de la gestion de leur santé. Il est important de les sensibiliser au stress et aux autres problèmes de santé.
• Lorsque les orchestres rencontrent des difficultés financières, le bien-être, la santé et la sécurité peuvent devenir secondaires, ce qui est inacceptable.
• Il est essentiel de convaincre les donateurs et les organismes de financement qu’investir dans la sécurité et la santé profite à l’ensemble de l’organisation, y compris à son public.

6. L’orchestre et l’équilibre travail / vie personnelle. Maternité, parentalité, vie de famille (prendre soin des
enfants, des parents âgés).
• Les mères ou les personnes qui s’occupent d’enfants et de proches âgés ou handicapés peuvent être victimes de discrimination. Les hommes sont souvent contraints de reprendre rapidement le travail après la naissance d’un enfant, ce qui a des conséquences pour la mère. Des problèmes spécifiques tels que les fausses couches ne sont pas pris en compte.
• Un stress excessif dégrade la qualité du travail. La surcharge de travail dans des conditions de travail exigeantes peut nuire à la vie privée. Des salaires insuffisants poussent les musiciens à avoir plus d’un emploi, ce qui les prive d’une vie de famille normale.
• Au Japon, les musiciens et les membres du public peuvent venir au concert avec leurs enfants, qui sont pris en charge pendant la représentation. Les musiciens qui suivent un traitement contre la fertilité ont droit à des jours de congé à cet effet.
• En Allemagne, les musiciens sont souvent confrontés à un manque d’empathie de la part de la direction. Très peu de jours de congé sont accordés pour des circonstances spéciales comme des événements familiaux. Actuellement, les conventions collectives ne prévoient pas de dispositions satisfaisantes concernant l’équilibre
entre vie professionnelle et vie privée.
• Les nouvelles générations ont tendance à avoir des attentes ou des exigences plus élevées en matière d’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. De nombreux musiciens ne sont pas suffisamment conscients de leurs droits.
• Les musiciens plus âgés devraient avoir droit à davantage de temps libre. Certains orchestres proposent des plans de retraite partielle ou anticipée qui peuvent répondre à leurs besoins particuliers.
• L’équilibre entre vie professionnelle et vie privée doit être inclus dans les négociations. Une attention particulière doit être accordée aux travailleurs indépendants qui sont exposés au risque de blacklisting.
• Au Costa Rica, une culture du bien-être s’est développée autour d’une approche intégrale de la santé des personnes. L’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle au sein des orchestres procède de cette approche.

7. Musicien d’orchestre : un nouveau métier ? Les nouveaux répertoires/publics affectent-ils le volume ou la
nature du travail du musicien ?
• Les orchestres participent de plus en plus à des programmes qui incluent de nouveaux formats ou genres, comme la fantasy ou le jeu vidéo. Il existe une demande pour davantage de productions, parfois avec moins de ressources. Les nouvelles tendances ne sont pas nécessairement ennemies de l’orchestre si elles sont correctement planifiées. Avec une pression de travail plus élevée, la diversification des répertoires peut conduire à des catastrophes si elle est mal gérée.
• Un bon équilibre entre genres musicaux peut être bénéfique en élargissant le spectre du public. De nouveaux répertoires peuvent également amener de nouveaux partenaires.
• Donner la priorité à la productivité peut s’accompagner d’un manque d’attention au développement de l’orchestre, des sections et des musiciens en tant qu’individus. Les musiciens peuvent s’adapter et faire beaucoup de choses, mais ils ont besoin de temps. Les nouvelles initiatives peuvent être fructueuses si les musiciens sont associés à leur conception et à leur développement.
• Le coût de la vie a augmenté et les salaires ne suivent pas. Moins d’argent pour plus de travail est un problème. Cela peut affecter à la fois la qualité des spectacles et la santé des musiciens. La négociation collective est fondamentale et des actions syndicales peuvent s’avérer nécessaires.
• Certains membres du public ne sont pas retournés au concert après le Covid. De nouveaux segments de programmation tels que des concerts l’après-midi, des concerts pour enfants ou une collaboration avec les prisons pour soutenir la réinsertion peuvent être utiles.
• Au Kenya, la musique classique était autrefois réservée à quelques privilégiés. Des efforts soutenus pour rendre la musique et l’éducation musicale plus accessibles ont permis à un grand nombre de personnes d’origines sociales plus diverses d’accéder à la musique classique et orchestrale, conduisant à une augmentation du nombre de spectateurs.
• Une bonne façon d’accroître le nombre de spectateurs est d’aller à la rencontre du public potentiel.

8. Le musicien freelance dans l’orchestre : même métier, mêmes droits ? Les musiciens freelance jouissent-
ils des mêmes droits que les titulaires d’un emploi permanent ? Effet des règlementations liées à la protection
contre le bruit sur l’emploi des musiciennes freelance enceintes.
• En France, les salaires minima et les conditions de travail sont négociés au niveau national avec les syndicats représentatifs. Un régime spécifique permet aux artistes et techniciens indépendants de percevoir une indemnité pour les jours où ils sont au chômage, à condition qu’ils aient travaillé au moins 507 heures dans
l’année.
• Les orchestres ne pourraient pas fonctionner sans les musiciens indépendants. Cependant, les freelances ne reçoivent pas nécessairement les mêmes rémunérations que leurs collègues salariés : ils perçoivent souvent des salaires inférieurs, insuffisants pour vivre décemment. Ceux qui travaillent dans le cadre d’une convention
collective sont mieux protégés que ceux qui travaillent hors de ces conventions.
• Par le passé, les syndicats n’étaient pas assez efficaces pour représenter les musiciens indépendants, mais cela est en train de changer. Il faut instaurer la confiance entre les freelances et les musiciens permanents. Des auditions transparentes pour les musiciens occasionnels sont nécessaires pour éviter le népotisme et d’autres biais.
• Les freelances devraient avoir voix au chapitre au sein du syndicat et de la communauté des orchestres, car eux seuls peuvent décrire leur travail et de leurs défis particuliers. En Australie, le syndicat progresse pour obtenir de meilleurs droits et de meilleurs salaires pour les freelances, ainsi que pour élaborer des tactiques
adéquates.
• Les freelances sont vulnérables s’ils sont identifiés comme des militants syndicaux. La peur de s’exprimer est accablante pour les freelances, qui peuvent être mis sur liste noire s’ils défendent leurs droits.
• L’égalité de rémunération pour un travail égal devrait être promue comme un principe fondamental.
• Le congé de maternité est un défi pour les freelances. De nombreuses musiciennes freelance n’osent pas faire valoir leurs droits et se sentent traitées comme des musiciennes de seconde classe.
• Les musiciens salariés dont le statut contractuel a été mis à mal peuvent se retrouver en concurrence avec des freelances pour les mêmes emplois.
• Aux Pays-Bas, la loi prévoit que les freelances ayant 25 ans d’expérience perçoivent des salaires plus élevés que les jeunes freelances sans expérience. Cette politique entraîne une baisse des offres de travail pour les freelances plus âgés.
• En Suisse, du fait de la courte durée de leurs engagements, les musiciens freelance n’atteignent pas les seuils nécessaires pour l’ouverture de droits aux prestations sociales : arrêt maladie, retraite (LPP), congé maternité…
• La législation suisse qui protège les femmes enceintes et le fœtus contient deux dispositions incompatibles avec notre profession : la limite supérieure de 85 dB (pression acoustique moyenne pendant 8 heures) et l’interdiction de travailler entre 20 heures et 6 heures du matin pendant les deux derniers mois de grossesse. Le non-respect de ces mesures entraîne une interdiction de travailler. Alors que pour les travailleurs permanents, l’employeur doit assurer des conditions de travail adéquates ou compenser la perte de revenu, les musiciennes freelance enceintes ne sont tout simplement plus embauchées, ce qui crée une discrimination
de fait. Une motion a été déposée au Parlement suisse pour trouver une solution.
• Dans de nombreux pays, les freelances ne bénéficient pas du droit de grève. Techniquement, participer à une grève constitue une rupture de contrat.

9. Construire la solidarité dans l’orchestre et au niveau international : une stratégie syndicale. L’unité est
vitale. Stratégies pour accroître la solidarité au sein de l’orchestre.
• La solidarité est la base du mouvement syndical et un élément constitutif de nos organisations. Elle repose sur l’identification d’objectifs communs. Il faut la protéger mais c’est aussi un véritable défi. Appartenir au mouvement syndical ne consiste pas seulement à servir ou à recevoir des services.
• En Allemagne, DOV est devenu UNISONO pour souligner l’importance de la solidarité et parler d’une seule voix. Il est essentiel de trouver un équilibre entre ceux qui travaillent dans de petits et de grands orchestres ou entre les musiciens indépendants et les musiciens salariés à temps plein pour se concentrer sur une vision
et des objectifs communs.
• La solidarité ne se limite pas aux musiciens. Elle s’étend également aux partenaires de travail, et la solidarité avec les administrateurs peut être précieuse pour affirmer et protéger les valeurs communes qui devraient s’appliquer dans le secteur.
• De nombreux exemples de solidarité existent, comme lorsque des musiciens de longue date proposent de réduire leur salaire pour permettre aux nouveaux membres de l’orchestre de bénéficier des mêmes avantages.
• Les indépendants participent de plus en plus aux réunions syndicales et peuvent ainsi accéder aux informations et aux outils pour faire valoir leurs droits.
• La solidarité internationale est également importante et peut influencer les politiciens, les organismes de financement et les donateurs. Le fait de montrer que le monde les regarde a sur eux un effet significatif.
• La solidarité renforce nos moyens d’action vis-à-vis des employeurs peu scrupuleux pour augmenter les salaires et les conditions de travail, mais aussi pour faire face aux menaces pesant sur les droits de propriété intellectuelle, notamment l’IA.
• L’échange d’expériences et de bonnes pratiques fait également partie de la solidarité mondiale.
• Une grève est un acte de solidarité crucial lorsque d’autres actions collectives ont échoué. Pour réussir, les syndicats doivent mener campagne et expliquer pourquoi les musiciens sont contraints de recourir à cet acte ultime de solidarité. Sinon, ils échoueront. Ils doivent également s’assurer qu’ils bénéficient du soutien de
leurs mandants et de tous les musiciens de l’orchestre.
• Pour les musiciens, il est plus facile d’adopter d’autres formes d’action que de faire grève. Les membres du public étant des alliés, nous devons leur expliquer les raisons qui justifient l’action syndicale.