[Communiqué de presse de la Taskforce Culture]
De?s le de?but de la crise, le Conseil fe?de?ral et le monde politique ont re?pe?te? qu’ils ne voulaient pas ne?gliger le secteur de la culture. La loi Covid-19 est en cours d’examen par les commissions du Parlement fe?de?ral. Jusqu’a? pre?sent, l’inte?gration de la culture dans la loi a rec?u un accueil tre?s favorable, ce qui re?jouit l’ensemble du secteur culturel. La culture salue la proposition des Commissions pour la science, l’e?ducation et la culture (CSEC) des deux chambres d’augmenter le montant des indemnite?s pour perte de revenus de 80 a? 100 millions de francs. Comme le montre une nouvelle enque?te mene?e aupre?s des professionnels de la culture, la poursuite cible?e des mesures de soutien aux personnes concerne?es, loin de constituer un traitement spe?cial, est une ne?cessite? vitale.
Des e?carts de revenus toujours importants — les professionnels de la culture ne gagneront que 10 a? 35 % de leur revenu normal au cours des 12 prochains mois
Le sondage de SONART mene? aupre?s de toutes les branches de la culture montre nettement que les artistes s’attendent a? une perte de revenu de 80 % a? 90 % pour le second semestre 2020. Pour le premier semestre 2021, les pertes seront probablement encore d’environ 60 % moins e?leve?es qu’en temps normal. Il en va de me?me pour les entreprises culturelles.
La tenue de nombre d’e?ve?nements actuellement planifie?s n’est toujours pas garantie — elle de?pend de l’e?volution de la pande?mie et des mesures qui sont prises par les autorite?s.
L’enque?te est base?e sur les informations fournies a? ce jour par plus de 4000 artistes et professionnels* de la culture de tous les secteurs.
L’adoption de la loi d’urgence est vitale pour le secteur de la culture – Le Parlement et l’administration doivent en e?tre conscients.
Les fonds pre?vus par la loi pour les mesures culturelles ne peuvent suffire que si les artistes et les entreprises culturelles continuent a? recevoir les indemnite?s pour perte de gain et celles du cho?mage partiel. C’est e?galement le cas des personnes employe?es avec des contrats a? dure?e de?termine?e, qui travaillent a? l’appel ou qui ont une position assimilable a? celle d’un employeur. Ces formes d’emplois sont largement re?pandues dans le secteur de la culture, bien plus que dans d’autres secteurs. En outre, la proposition de supprimer de la loi la disposition re?glementant l’indemnisation perte de gain due au Covid pour les personnes indirectement concerne?es pose particulie?rement proble?me au secteur culturel. En effet, les artistes restent directement concerne?s lorsque, p. ex., une manifestation n’est pas simplement interdite, mais seulement soumise a? des restrictions.
Lorsqu’on paie des cotisations sociales, on doit pouvoir e?tre assure? en cas de ne?cessite?. Si les mesures Covid macroe?conomiques sont supprime?es ou si elles ne garantissent pas la survie e?conomique, le nombre de demandes d’aide d’urgence et d’indemnisation pour perte de gain va exploser et le cre?dit pre?vu a? cet effet ne sera pas suffisant.
Le secteur culturel a besoin d’un risque partage? — la pratique propose?e doit s’adapter en conse?quence
Il existe encore une grande incertitude a? tous les niveaux du secteur de la culture en matie?re de planification. Si, comme le Conseil fe?de?ral l’a annonce? la semaine dernie?re, la Confe?de?ration et les cantons indemnisent uniquement les organisateurs* des manifestations annule?es a? court terme, plus aucune grande manifestation n’aura lieu. La solution propose?e actuellement n’est absolument pas acceptable a? nos yeux. La main publique devrait participer a? une solution d’assurance (analogue a? celles de pools comme le « Pool suisse de l’assurance des risques nucle?aires » ou celui des risques naturels) dans le cadre d’un partenariat public-prive?, qui encouragera la reprise la plus large possible des e?ve?nements — afin que l’on puisse planifier de nouveaux e?ve?nements avec un risque calculable.
Un objectif commun : permettre le travail culturel, maintenir la diversite?, prote?ger le syste?me social
La Taskforce Culture, les associations fai?tie?res de la culture et toutes les associations qui en font partie s’engagent a? collaborer de manie?re constructive avec les autorite?s et espe?rent que le Conseil fe?de?ral et l’administration s’impliqueront de manie?re approprie?e dans l’e?laboration des mesures d’accompagnement au cours des prochains mois.
La protection de la sante? du public est une priorite?. Dans ce cadre, l’objectif devrait e?tre de permettre au plus grand nombre possible d’artistes et d’entreprises culturelles de travailler. Ils et elles ne devraient pas e?tre exclus des mesures de soutien, ni se retrouver dans une situation si difficile qu’il leur faudrait recourir l’aide sociale. Nous sommes convaincus qu’un soutien et une protection ade?quats du secteur de la culture permettront de re?duire les cou?ts. Sans ces mesures cible?es pour la culture, les dommages seraient beaucoup plus cou?teux pour la Suisse, et elle serait beaucoup plus pauvre de sa diversite? culturelle.
Pour la Taskforce Culture
Alex Meszmer, Secre?taire ge?ne?ral de Suisseculture, +41 76 495 92 26, alexmeszmer@suisseculture.ch
Stefan Breitenmoser, Swiss Music Promoters Association (SMPA), +41 79 355 05 79, stefan.breitenmoser@smpa.ch