Daniel Lienhard (Traduction: Laurent Mettraux) – 30 novembre 2023 (Revue musicale suisse)
Depuis plus de 15 ans, le Netzwerk Junge Ohren soutient les protagonistes et institutions de la vie musicale classique sur la voie d’une culture musicale durable, diversifiée, inclusive et transdisciplinaire. L’USDAM compte parmi ses partenaires.
Le Netzwerk Junge Ohren (NJO), dont le siège se trouve à Berlin, est depuis 2007 le forum pour les experts et les praticiens de la médiation musicale dans les pays germanophones. Sous son égide se rassemblent des protagonistes professionnels de la musique, de l’éducation, de la culture politique et de l’industrie de la création artistique d’Allemagne, de Suisse, d’Autriche et du Luxembourg. Le NJO conseille des personnes, des projets et des institutions dans le domaine de l’éducation et de la communication de la musique. Le but est d’ouvrir l’accès à la musique au plus de personnes possible avec des formats modernes de pratique musicale. En tant que podium de discussion, le NJO crée des structures de communication entre des institutions et des acteurs de la vie musicale. L’équipe, composé de managers culturels ainsi que de médiateurs musicaux, développe ses propres projets, tels que Junge Ohren Preis, KLANGRADAR et The Power of the Arts, et est partenaire de coopération dans les productions les plus variées. Le Netzwerk Junge Ohren est financé par le travail sur des projets, les cotisations des membres et des participants ainsi que par des fonds de tiers privés et publics. Le réseau est dirigé par une équipe interdisciplinaire composée de six personnes, tandis que la direction est assurée par Katharina von Radowitz et Alexander von Nell. Le comité est assisté par un conseil d’experts compétents, parmi lesquels figurent des personnalités telles qu’Andrea Tober, l’ancienne responsable du programme d’éducation de l’Orchestre philharmonique de Berlin et vice-rectrice de la Haute Ecole de musique Hanns Eisler de Berlin, Anke Fischer, responsable du département de l’éducation de la Philharmonie de l’Elbe de Hambourg, ou le violoncelliste Oliver Wenhold, vice-président du comité directeur d’unisono, l’Union allemande de musique et des orchestres. La Suisse est représentée par Johanna Ludwig, la directrice du programme de médiation musicale de l’Orchestre symphonique de Lucerne. Plus de 250 organisations et personnes de huit régions d’impact ont déjà adhéré au NJO. Quelques-unes de plus importantes associations musicales de l’espace germanophone, où se trouvent représentés aussi bien les employeurs que les employés, forment les promoteurs du réseau : Association fédérale de l’industrie musicale, Fédération nationale des théâtres et des orchestres, Jeunesses Musicales d’Allemagne, orchester.ch – Association suisse des orchestres professionnels, Union Suisse des Artistes Musiciens, Fondation Zuhören, unisono – Union allemande de musique et des orchestres, Association des écoles de musique allemandes et Younion – die Daseinsgewerkschaft. Parmi les partenaires de coopération, on trouve également le Groupe de travail médiation musicale Suisse, récemment fondé, qui a succédé à l’association du même nom dissoute en 2022.
Recherche de traces sonores
KLANGRADAR s’adresse depuis 2019 aux élèves de la 5e à la 10e classe. Lors d’ateliers hebdomadaires ou de semaines thématiques, des élèves se mettent à la recherche de traces sonores en compagnie d’experts externes, ouvrent leurs oreilles pour l’inconnu et l’insoupçonné et développent ensemble leurs propres pièces sonores et musicales. Cela permet de donner de nouvelles impulsions à la vie scolaire et la pratique de l’enseignement. Le 14 juin 2023, presque 300 élèves, enseignants, participants et personnes externes intéressées ont participé à Berlin à la Hör.Fest!, durant laquelle les résultats sonores ont été présentés.
15e Prix des jeunes oreilles
En raison de la pandémie, de nombreux formats numériques de médiation musicale ont été développés. C’est la raison pour laquelle, lors du 15e Prix des jeunes oreilles de 2021, des projets innovateurs dont les technologies digitales faisaient partie intégrante ont été recherchés, afin de faire l’expérience de la musique et/ou des concerts d’une nouvelle manière. Plus de 80 concepts ont été soumis – un formidable intérêt ! Le Zafraan Ensemble de Berlin et LOUDsoft ont obtenu le premier prix pour leur performance interactive « SCHRUMPF/Like Tears in Rain ». Le second prix est partagé entre le Festspielhaus de Baden-Baden pour son projet de théâtre musical virtuel « Things Fall Apart – Diggin’ Opera II » et l’Ensemble Quillo (Uckermark) pour son « atelier Quillo » numérique. Les concepts lauréats démontrent à quel point la médiation musicale est actuellement diversifiée.
Un changement de mentalité est nécessaire
Le champ d’action de la médiation musicale est vaste, exigeant et se trouve en perpétuelle transformation. Dans le magazine annuel Best of, le NJO jette un coup de projecteur sur ce qui occupe maintenant les intervenants, dans l’optique d’un avenir durable de la vie musicale. Les contributions reflètent les défis et les thèmes de la pratique actuelle au niveau artistique, de la médiation et de la stratégie. Dans le nouveau numéro Best of #10, spécialement intéressant, le magazine s’engage dans une réflexion sur les diverses dimensions de la notion d’excellence dans la vie musicale (le magazine peut être téléchargé sur le site web du NJO). Dans chaque numéro de la revue Das Orchester, des projets du NJO sont présentés sur une page spécifique. La médiation musicale ne se consacre aujourd’hui plus uniquement aux enfants et aux jeunes : des offres sont pensées de manière inclusive et axées sur la diversité et s’adressent de différentes manières aux personnes de toutes générations. Katharina von Radowitz, la directrice du NJO, écrit à juste titre que « lorsqu’il s’agit de marquer durablement le présent et le futur musical d’une ville ou d’une région, il s’agit de se mettre en mouvement, prospecter, faire connaissance avec ceux qu’on n’aurait pas encore rencontrés, chercher à dialoguer avec ceux avec qui on n’a pas encore parlé, être ouvert à de nouveaux thèmes, milieux de vie, lieux et sentiments » et se demande « combien de temps le public sera prêt à endurer les conséquences du manque de courage conduisant à ce que la musique reste dans sa zone de confort, reproduisant sans cesse les mêmes choses sur des sentiers battus et atteignant ainsi toujours moins de personnes ? »
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