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70 ans au service des musiciennes et musiciens

L’Union allemande des orchestres DOV, la plus grande association représentant les intérêts des musicien(ne)s professionnel(le)s en Allemagne, a changé d’appellation et se nomme désormais unisono.

Le SWR Vokalensemble Stuttgart en grève le 20 octobre 2022. Photo: Klaus Mellenthin

La DOV a été fondée par des musiciens professionnels en 1952 à Düsseldorf, afin de représenter collectivement leurs intérêts culturels et économiques et d’encourager la relève artistique. La convention tarifaire pour les musiciens des orchestres culturels (TVK), conclue avec le Deutscher Bühnenverein, est entrée en vigueur en 1971/72. Une protection complète des relations de travail, comprenant des règles concrètes concernant les horaires de travail et les rémunérations, existait dès lors pour les musicien(ne)s des orchestres municipaux. Encore aujourd’hui, elle est un modèle au niveau international. Alors qu’en Suisse, chaque orchestre possède sa propre Convention collective de travail, pour laquelle l’USDAM s’implique à chaque fois à son élaboration, les orchestres allemands sont intégrés dans une structure tarifaire nationale unifiée. En fonction de leur taille, les orchestres sont répartis dans les groupes de rémunération A – D, avec de nombreuses exceptions, entre autres pour les chœurs et orchestres de radio, qui disposent de leur propre convention tarifaire.

Convention tarifaire détaillée pour tous les orchestres

Conclue en 2019 entre le Deutscher Bühnenverein (fédération allemande des théâtres et orchestres) et l’Union allemande des orchestres, la plus récente « convention tarifaire pour les musiciens dans les orchestres de concert et de théâtre » énumère minutieusement, en 63 paragraphes et sur 78 pages, non seulement tous les détails pertinents concernant les conditions et le temps de travail, la rémunération et les avantages sociaux, mais régit également, par exemple, l’élection, la composition et les tâches du comité d’orchestre. Le §17 détermine la répartition selon l’effectif dans le groupe de rémunération correspondant : par exemple, un orchestre placé dans la catégorie B (66 musicien(ne)s) doit disposer de 36 postes d’instrumentistes à cordes, ainsi que, chez les vents, de 4 flûtes, 3 hautbois, 4 clarinettes, 3 bassons, 5 cors, 3 trompettes, 3 trombones et un tuba.

Une grande reconnaissance

Le paysage théâtral et orchestral allemand a été inscrit en 2014 sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Allemagne. La DOV précise que le nombre et la diversité des orchestres professionnels d’Allemagne sont uniques au monde, et que les concerts et la musique classique écoutée en direct dans des salles de concerts, des théâtres ou lors de festivals de musique attirent quarante pour-cent de visiteurs supplémentaires que la première ligue de football dans les stades. Il faut cependant déplorer la diminution du nombre d’orchestres, de 168 en 1992 à 129 actuellement. L’Union allemande de musique et des orchestres unisono considère comme l’un de ses principaux objectifs de stopper complètement les suppressions d’emplois fixes et de s’engager à long terme en faveur de la création de nouveaux emplois. Depuis 2002, unisono a un contrat de coopération avec le syndicat du secteur des services ver.di. Il arrive que des grèves soient organisées en vue de faire respecter des revendications tarifaires (voir l’illustration).

Des défis considérables

unisono représente les intérêts d’environ 12’800 membres d’orchestres professionnels et de chœurs de radio, ainsi que ceux d’un nombre croissant d’indépendants, d’étudiants et de chargés de cours dans les hautes écoles de musique. Le taux de syndicalisation dans les orchestres et les ensembles radiophoniques s’élève à plus de 90 pourcent. Depuis quelques années, l’association est très sollicitée par les indépendants, qui tablent sur une forte représentation de leurs intérêts, surtout en raison des expériences faites pendant la pandémie. Gerald Mertens, directeur d’unisono, déclare à ce sujet : « Le maintien et le développement de bonnes conditions-cadres pour la pratique du métier de musicien se trouve au centre de notre travail, et cela indépendamment du fait que nos membres travaillent en tant que salariés ou qu’indépendants. C’est ensemble et de manière solidaire que nous sommes apte à défendre avec le plus de succès les intérêts de nos membres. Les grands défis de l’évolution de la société, du changement climatique et d’autres crises qui se superposent se dressent devant nous. » Unisono est membre fondateur et est représenté au comité du « Réseau Jeunes Oreilles », dont l’USDAM est également une des promotrices. Cette institution réunit des protagonistes de tous les domaines de la médiation musicale dans l’espace germanophone, de manière à pouvoir échanger régulièrement et apprendre les uns des autres.

uni-sono.org (en allemand ou anglais)