Comme chaque année, la fondation SON a permis à de jeunes musiciennes et musiciens d’effectuer un stage d’orchestre.
Créée par l’USDAM, la SSPM, la SOB et l’ASOP (actuellement orchester.ch) en 1996, la Fondation suisse pour la promotion des jeunes musiciens d’orchestre (SON) offre une formation, sous forme de stages d’orchestre, aux jeunes musiciennes et musiciens professionnels âgés de 30 ans au maximum, travaillant en Suisse ou sur le point de terminer leurs études dans une haute école de musique du pays. La sélection est réalisée lors d’une audition en début de printemps. En 2018, ce ne sont pas moins de 87 instrumentistes qui sont venus auditionner à la maison Calvin de Bienne, parmi lesquels 21 stagiaires ont été choisis pour les stages d’été et 15 pour le stage de la saison 2018/9 de l’Orchestre symphonique Bienne Soleure, sans compter trois autres musiciens qui ont pu participer à un projet spécifique. Tous les registres habituels d’un orchestre symphonique (sauf la harpe) étaient représentés.
Programmes diversifiés
Le programme de l’été, dense, comportait aussi bien des programmes de musique de chambre que des concerts au sein de l’orchestre, qui célèbre son 50e anniversaire cette saison. Que ce soit à Bienne, à Soleure ou dans la région, les lieux des concerts furent variés : de parcs comme celui, récemment inauguré, de l’Île-de-la-Suze à Bienne aux églises, en passant par l’Arena Attisholz à Riedholz près de Soleure. L’origine des concerts d’été remonte à 1957 ; ils furent intégrés à la programmation de l’OSBS dès la création de celui-ci, en 1969. L’an passé, ces manifestations estivales s’ouvraient avec des arrangements orchestraux de tangos, suivis d’un projet de « promenade régionale » au gré de six concerts de musique de chambre (œuvres de Martin?, Onslow et Poulenc). Mozart était ensuite à l’honneur, au Théâtre municipal de Soleure, avec entre autres des airs tirés de ses opéras. Les concerts-sérénades présentaient, outre des œuvres de Satie et Stravinsky, une version bilingue de Pierre et le loup de Prokofiev. Dans le cadre du dernier projet estival, des élèves du Gymnase français de Bienne et du Gymnasium Biel-Seeland eurent également l’occasion de jouer au sein de l’orchestre et se produire en tant que solistes (œuvres de Mendelssohn, Mozart et Koussevitzky). Comme d’habitude, le stage s’acheva avec le premier concert d’abonnement à Bienne, suivi de sa reprise à Porrentruy, avec entre autres le concerto pour violon de Sibelius et Schéhérazade de Rimski-Korsakov.
Retrouvez le rapport complet de la Fondation SON sur cette page.
Stages 2019
Lors du stage d’été de cette année, du 20 août au 21 septembre 2019, les stagiaires pourront non seulement jouer diverses œuvres symphoniques, en particulier de Rachmaninov, Reger et Tchaïkovski, ainsi que des œuvres de musique de chambre et des pièces contemporaines pour ensemble, mais également Fidelio de Beethoven pour le jubilé des 50 ans de l’OSBS. Outre les concerts dans la région de Bienne-Soleure, ils interviendront également lors du festival Murten Classics. Ils bénéficieront de répétitions partielles et d’un coaching par les mentors (chefs d’attaque) de l’OSBS. Concernant le stage de saison, il est indispensable d’avoir effectué d’abord le stage d’été. D’éventuelles exceptions peuvent être discutées par le jury. Il s’agira de 40 à 60 services d’orchestre effectués durant la saison 2019/20 de l’Orchestre Symphonique Bienne Soleure, dont le chef titulaire est Kaspar Zehnder. Pour l’un et l’autre stage, les candidats seront sélectionnés lors d’une audition qui se déroulera en avril.
Délai d’inscription pour les stages: 25 mars 2019
Informations complémentaires et formulaire d’inscription sur la page : www.stagedorchestre.ch
Interview
Après s’être occupé plusieurs années de la gestion de la Fondation SON, Beat Hunziker quittera ce printemps ses fonctions, pour lesquelles il sera remplacé par la musicienne et médiatrice culturelle Christine Lüthi, de Gléresse/Ligerz. Il répond à nos questions :
Depuis quand étiez-vous en fonction comme directeur de la Fondation SON et quelles évolutions avez-vous pu observer ?
J’ai repris la direction de la Fondation SON en 2013, à la demande de Matthias Walpen. Rapidement, j’ai pu constater que si on continuait à travailler de la même manière, avec les mêmes dépenses et des déficits chaque année, sans perspectives ou idées nouvelles, la durée de vie de la fondation se verrait limitée à quelques années seulement. La fondation avait besoin d’un financement solide, en vue de compléter les subventions annuelles de la ville de Bienne et du canton de Berne. J’ai eu la chance de trouver une base financière solide, permettant à la fondation d’être aujourd’hui saine et bien préparée pour les années à venir. En outre, de nouvelles questions fondamentales ont été abordées au sein du conseil de fondation, telles que l’efficacité de l’apprentissage lors du stage, ou le mentoring par des membres de l’orchestre durant les stages d’été et de saison.
Avez-vous pu constater l’importance de ces stages pour les jeunes musiciens ?
L’importance du stage d’été comme du stage de saison peut être clairement constatée sur la base du questionnaire. Cette importance, preuve d’un haut niveau constant, démontre le très grand intérêt pour les stages proposés par la Fondation SON. Ceux-ci jouissent durablement d’une bonne renommée. Ce fait est régulièrement confirmé par d’anciens stagiaires, choisis comme supplémentaires à l’Orchestre symphonique Bienne Soleure, qui se rappellent très volontiers de leurs expériences lors des stages. Les exigences en sont très élevées, et différents programmes sont montés en peu de temps. Le stage expose très bien la réalité du travail d’un musicien d’orchestre. La joie suscitée par les réussites est à la hauteur du travail fourni et produit des effets aussi bien dans le cadre des études que de la vie professionnelle. De plus, les stagiaires peuvent se profiler, se créer un réseau et des liens.
Quels souhaits avez-vous pour l’avenir de la fondation et pour votre successeur ?
Je souhaite à la personne qui me succèdera autant de joie que j’en ai eu dans ce travail diversifié et passionnant. C’était pour moi un défi qui à tous égards en a valu la peine : l’accompagnement de jeunes gens, le travail avec les membres de l’orchestre, le TOBS, les autorités de la ville de Bienne et avec toutes les personnes avec lesquelles j’ai été en contact en tant que directeur de la Fondation SON étaient un enrichissement dont à aucun prix je n’aurais voulu me passer. Je souhaite à la fondation qu’elle puisse continuer son travail au service des jeunes musiciennes et musiciens sur la voie de la professionnalisation qu’ils ont entamée. Année après année, les inscriptions pour l’obtention d’une place de stagiaire témoignent de la nécessité d’une telle fondation.