– 29 juin 2024 (Revue Musicale Suisse)
Le 19 avril à La Chaux-de-Fonds a eu lieu le premier concert de l’orchestre Philharmonie AVS, nouvellement créé, auquel de nombreux membres retraités de l’USDAM ont participé.
Dans le numéro de janvier/février 2022 de la Revue musicale suisse, Bruno Schneider avait présenté au public son nouveau projet : le corniste retraité, ayant joué dans plusieurs grands orchestres et été professeur dans diverses hautes écoles de musique, avait remarqué que, alors que l’on compte d’innombrables orchestres de jeunes, il n’existait cependant aucun orchestre pour les musiciennes et musiciens plus âgés se trouvant à la retraite. Il a eu l’idée de fonder un tel orchestre, non seulement afin d’offrir à ses collègues pensionnés une opportunité de se produire, mais également de remercier, par le biais de concerts, toute la société pour son soutien financier aux orchestres et aux lieux de formation. L’orchestre devait bien entendu se produire sans percevoir d’honoraires, et les éventuels bénéfices être reversés à une organisation caritative. L’appel de Bruno Schneider à le contacter en cas d’intérêt a rencontré un large écho, ce qui lui a permis de se mettre immédiatement au travail afin de concrétiser l’idée d’une Philharmonie AVS. Deux projets ont pu être organisés pour 2024 : un concert à la Salle de musique de La Chaux-de Fonds et un autre, à venir, à l’église française de Berne (15 décembre 2024).
Un orchestre doté d’une ambiance inhabituelle
Les deux jours de répétition et le concert dans un Jura neuchâtelois enneigé, auxquels j’ai eu personnellement l’occasion de participer, ont constitué une très belle expérience pour toutes les personnes y ayant pris part : un orchestre, auquel chacun collabore volontairement, possède une atmosphère particulière. On peut en outre y rencontrer des collègues avec lesquels on a peut-être joué ensemble, il y a longtemps déjà, dans l’orchestre du conservatoire, dans l’Orchestre Symphonique Suisse des Jeunes, à la Haute école de musique ou, par la suite, dans le cadre d’orchestres professionnels. Particulièrement marquant était aussi le fait que tous les membres de l’orchestre aient exercé leur métier, en général des décennies durant, à un très haut niveau, totalisant « 2000 ans d’expérience orchestrale », comme un collègue l’a très justement fait remarquer. La violoniste Madeleine Carruzzo, membre jusqu’à il y a peu de l’Orchestre philharmonique de Berlin, a été une excellente premier violon solo. Confier la direction musicale à la jeune cheffe mongole Nandingua Bayarbaatar, formée à Genève, s’est par ailleurs révélé une très bonne idée. Bien préparée, elle a pu bénéficier des connaissances des membres de l’orchestre et de leurs critiques constructives, dirigeant le concert avec brio et un charisme sympathique. Au programme figuraient la huitième symphonie de Dvořák et la symphonie concertante pour vents KV 297 de Mozart, dans laquelle les solistes Roland Perrenoud (hautbois), André Grillon (clarinette), Bruno Schneider (cor) et Stefan Buri (basson) ont pu faire montre de leur virtuosité toujours remarquable et de leur musicalité. Le public, dans la salle de concert bien remplie, a été enthousiasmé par la Philharmonie AVS, et Procap, une association pour des personnes en situation de handicap, a bénéficié d’une coquette somme. D’autres projets sont déjà planifiés pour 2025.
La Philharmonie AVS sous la direction de Nandingua Bayarbaatar (Photo: Jean-François Taillard)