Le coronavirus met une partie de l’industrie musicale en détresse existentielle
Tous ceux qui devraient participer aux concerts prévus pour les deux prochaines semaines devront compter avec d’importantes pertes de revenus. Si les mesures sont renforcées ou étendues, c’est-à-dire si des événements de moins de 1000 personnes sont annulés, ou si l’état d’urgence se poursuit au-delà du 15 mars, les pertes augmenteront chaque jour.
Comme un grand nombre de musiciens d’ensembles, de groupes et parfois d’orchestres sont des travailleurs indépendants, ces pertes les touchent particulièrement. Cela s’applique à tout le spectre, aux groupes de jazz et de pop ainsi qu’aux chanteurs et instrumentistes engagés pour des productions d’opéra ou classiques. Les musiciens indépendants gagnent souvent une grande partie de leur revenu annuel dans le court laps de temps où les représentations ont lieu et doivent financer de longues phases de préparation et de répétition. La perte de revenus dans cette phase cruciale peut rapidement les amener dans une situation précaire. A cela s’ajoute des conséquences en cascade : Pas de concert signifie non seulement pas de cachet, mais aussi : pas de revenus de droits d’auteur, pas de vente de produits dérivés sur scène, pas de hausse des ventes et des chiffres de streaming, etc.
Si les concerts n’ont pas lieu, cela affecte directement les organisateurs. Les événements ponctuels (type festivals) annulés sont affectés de manière catastrophique. Même les organisateurs de musique à programmation régulière (clubs) travaillent souvent avec peu de réserves, de sorte que même quelques semaines d’annulation peuvent entraîner des trous financiers menaçants leur existence.
Si les groupes ne peuvent pas jouer, alors leur direction et leurs agences ont également des pertes économiques importantes. Si les événements ne peuvent avoir lieu, les sociétés de gestion collective ne peuvent percevoir aucune rémunération pour les droits des artistes interprètes ou exécutants, ni pour les droits d’auteur. Si la SUISA n’est pas en mesure d’assurer un revenu, les revenus des auteurs et de leurs éditeurs sont perdus. Les calculs des chiffres exacts sont toujours en cours. Nous continuerons à communiquer sur cette question.
Les sociétés de gestion collective, les agences, les labels et les éditeurs doivent également réfléchir à la manière dont ils paient les salaires de leurs employés. Et dans le cas des événements, ce ne sont pas seulement les organisateurs eux-mêmes qui sont touchés, mais aussi l’ensemble du personnel d’infrastructure (souvent sans emploi permanent), de la technique aux vestiaires.
L’industrie de la musique attend une implication du Conseil Fédéral
Nous attendons donc du Conseil Fédéral qu’il prenne conscience du cas de l’industrie musicale, en plus des autres secteurs économiques légitimes, et qu’il l’intègre dans la discussion des mesures et des possibilités de compensation.
Nous vous remercions de votre intérêt et n’hésitez pas à nous contacter pour de plus amples informations.
SONART:
Suisse romande : David Michaud , david.michaud@sonart.swiss, 031 511 52 71
Suisse allemande : Christoph Trummer christoph.trummer@sonart.swiss, 078 737 01 73
Union Suisse des Artistes Musiciens (USDAM) – le syndicat des musiciens : Barbara Aeschbacher, b.aeschbacher@smv.ch, 079 646 67 67
Labels, éditeurs : IndieSuisse, Andreas Ryser : andreas@indiesuisse.ch
Suisse romande : Christian Wicky, chris@irascible.ch
Agences, gestion : David Burger, Music Managers Forum Suisse : david.burger@radicalis.ch