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Contre la mise à mort du service public audiovisuel en Suisse : Non à l’initiative « No Billag »

Resolution de l’Assemblée des délégués de l’Union syndicale suisse USS du 3 novembre 2017

Les délégué.e.s de l’USS ont pris connaissance des conséquences d’une acceptation populaire de l’initiative pour la suppression des redevances radio – tv (« No Billag ») :

– En cas d’acceptation de l’initiative, la Société Suisse de radio et télédiffusion (SSR), fondée en 1931, serait contrainte de fermer au 1 er janvier 2019. La fabrication et la diffusion de ses programmes cesseraient immédiatement, sans que soient réglées à ce jour les conditions de sa liquidation.

– A la suppression des 17 programmes radio et des 7 chaînes TV de la SSR , s’ajouterait la fermeture de 34 radios et télévisions privées financées en bonne partie par la redevance.

– L ’inscription dans la Constitution suisse de l’interdiction faite à la Confédération de financer un service public audiovisuel, que ce soit par la redevance ou par les impôts. Il n’y a donc pas de plan B.

– Pour l’ensemble de la branche des médias électroniques, la suppression de 13’000 emplois, directs et indirects, soit 6’000 à la SSR dans les 4 régions linguistiques et 7’000 auprès des radios et tv locales, des sociétés de production audiovisuelle et d’autres prestataires de service. Une partie importante de ces emplois sont des emplois « captifs », qui ne peuvent être exercés que dans la branche audiovisuelle.

– La disparition de la SSR aurait des cons équences dramatiques pour le monde de la culture, en particulier le cinéma et la musique, en termes de soutien financier (donc d’emplois) et de visibilité.

– La privatisation de l’offre audiovisuelle augmenterait le coût de l’accès à tous les types de programmes, en particulier le sport (abonnements privés coûteux) et réduirait la visibilité de sports minoritaires.

– Ce serait la disparition des médias locaux qui reflètent la réalité quotidienne de la Suisse, au profit de grands groupes de médias étrangers et des géants du numérique.

– La fin d’une clé de répartition solidaire bénéficiant aux régions minoritaires. En Suisse romande et au Tessin , le marché ne permettrait pas de financer une télévision locale . Seule la Suisse alémanique peut espérer conserver des médias privés locaux.

– La disparition des médias publics s’ajouterait à une presse écrite décimée , laissant la Suisse sans voix et la démocratie affaiblie.

L’Assemblée des délégué.e.s affirme son soutien au personnel de la SSR et des radios et tv privées concernées, ainsi qu’ à toutes et tous les salarié – e – s de la branche.

Elle soutient Syndicom et le Syndicat Suisse des Mass media dans leur lutte contre une initiative extrême qui vise à démanteler encore un peu plus le service public au profit d’une marchandisation des médias.

Adopté à l’unanimité par l’assemblée des délégués de l’USS du 3 novembre 2017

 

Source : USS